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Datça ! Le vrai goût du thé Turque (Çok, çok)

texte : Jan Novak & Tobie Lehmann

 

 

 

Je suis arrivé sur place tard dans une nuit de pleine lune. Fatigué par le voyage, je me suis allongé au pied d’un arbre à la belle étoile et je n’ai pas tardé a me laissé absorber par mes rêves.

 

Au petit matin, un doux rayon de soleil traverse le feuillage pour se poser délicatement sur mes yeux endormis. Je bascule doucement du monde des rêves vers le monde réel. Je me trouve au dessous d’un grand olivier, entouré de trois chats qui ronronnent paisiblement contre ma couette. Je peux entendre le faible chant d’une mosquée, au loin, vers le fond de la vallée. Je vois des tentes blanches aux formes indéfinies, croisement d’un tepee et d’une yourte. Il me faut un peu de temps pour chercher dans mes souvenirs et réaliser où je suis arrivé et pourquoi.

 

Je fais la connaissance d’Olivier et Val qui ont déménagé ici, en pays inconnu, pour poursuivre leurs rêves avec leurs enfants, Nélo et Zoltan. Ils leurs offrent une éducation différente, plus humaine et proche de la nature. Ils équipent les grottes et les falaises des environs avec des voies d’escalade. Ils mangent naturellement des produits bio, parce que sur la presque île de Datça, les agriculteurs turques n’utilisent pas de pesticides pour les fruits et légumes, parce qu’ici, on peut apprécier le vrai goût du poisson frais, pêché en apnée par des plongeurs incroyables…Ici, tout simplement, il peuvent vivre en équilibre et en paix avec l’environnement qui les entoure… et partager tout ça avec les grimpeurs qui leurs rendent visite…

 

En me dirigeant vers la grotte, je profite d’une agréable marche d’approche au pied des falaises sous le ciel bleu clair. Le chemin traverse des vergers d’oliviers où les villageois ramassent des milliers d’olive. Merhaba ! Nasilsin ? Çok çok tesekkür ederim! Bonjours ! Comment ça va bien ? Ça va bien merci ! Ils sont surprenants et  sympas ces turques, toujours curieux et de bonne humeur!

 

Après les plantations, une courte monté sur un sentier caillouteux au cœur de la végétation me mène devant la grotte. Cet endroit me semble être une cathédrale naturelle. Je reste scotché et immobile, la bouche ouverte devant cette paroi, grandiose et « bestiale » comme dirait Olivier. Ici, dans ce lieu de culte, les statues dorées et le tabernacle diamanté sont remplacé par des colonnettes infinies et d’immenses stalactites. Ici, on pas besoin de religion pour prier Dieu parce que l’on comprend tout de suite que Dieu, c’est tout autour nous, c’est la nature…c’est tout et rien…c’est en nous!

Dans ce petit coin de paradis, la dimension temporelle n’existe plus. Sur les falaises, le temps se fige, les pensés s’envolent… Il faut juste grimper, respirer, observer.

Après une bonne journée, je rentre à pieds au camp dans la brise du soir. La nuit tombe. Elle tombe vite même, en novembre. Je ne n’y avais pas pensé, mais la nuit est claire. Entre les branches, je cherche la lune du regard. Soudain, elle m’apparaît, fin croissant turque au milieu des étoiles, grandiose. Je continue mon chemin, perdu dans mon esprit. Le chant d’une mosquée, je m’arrête, la lune… les étoiles… les oliviers… le temps n’existe pas ici…

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